Résonances – Avril 2000

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La philo en citations

Pour une pensée élaborée

 

Voyons ce qui se passe lorsque l'on introduit la philosophie dans le programme. Il ne faut pas y voir comme conséquence une réduction du temps imparti aux autres matières. Il faut plutôt considérer que la philosophie est une matière qui peut se glisser parmi les autres et qui, perméable à d'autres disciplines, peut les enrichir.

Ceci devrait permettre de comprendre à quel point la philosophie et les autres disciplines s'interpénètrent de manière systématique pour aboutir à une pensée élaborée plutôt qu'à une pensée simpliste, d'esprit de clocher, incapable d'émettre des jugements sur les problèmes humains.

Je ne dis pas que l'introduction de la philosophie à l'école soit capable à elle seule de développer une pensée élaborée.

Matthew Lipman. A l'école de la pensée (trad de l'anglais). Bruxelles: De Boeck Université, coll. Pédagogies en développement, 1995, pp. 174-175.

Accéder au bien penser

 

«Bien penser» va dans le sens de penser de façon cohérente et autonome, en visant la précision du jugement et la liberté d'esprit. Lipman définit trois caractéristiques spécifiques au «bien penser»: l'autonomie, le sens critique et l'autocritique, de même qu'une attitude raisonnable sensible au contexte. [ ... ] Lipman effectue un revirement efficace en rendant la pensée philosophique accessible aux enfants, et ce, en faisant abstraction d'un vocabulaire trop spécialisé.

Pierre Laurendeau. Des enfants qui philosophent. Introduction au programme de Philosophie pour enfants de Matthew Lipman. Montréal: Les éditons Logiques, 1996, p. 59.

Intérêt du programme Lipman

 

Un tel programme nous apparaît donc être un atout majeur pour toute démarche éducative qui se veut signifiante, qu'il s'agisse d'interventions auprès d'enfants ou d'adultes. C'est pourquoi nous croyons que la Philosophie pour enfants doit être connue, exploitée et explorée, malgré les difficultés d'application que nous avons relevées au cours de notre étude et en dépit des limites épistémologiques, pédagogiques et philosophiques qu'elle contient implicitement.

Marie-France Daniel. La philosophie et les enfants. Les modèles de Lipman et de Dewey. Bruxelles: De Boeck & Belin, 1997, p. 307.

Découverte d’Harry

 

Mais c'est merveilleux ! dit France avec enthousiasme. Je pense que nous avons découvert quelque chose que Tony et Harry cherchent depuis longtemps et n'ont pas encore trouvé : le secret des raisons pour lesquelles certaines paires de phrases conduisent à une conclusion vraie et d’autres donnent une conclusion fausse.» (Lipman, 1987, p. 73-74)

Pierre Laurendeau. Des enfants qui philosophent. Introduction au programme de Philosophie pour enfants de Matthew Lipman. Les Editions Logiques, 1996, p. 166.

Questions à l’infini

 

Chaque fois que tu obtiens une réponse, que tu comprends un raisonnement nouveau, tu constates que de nouvelles questions se posent, que des raisonnements encore plus subtils doivent être mis au point. Oui, ce sera sans fin. Heureusement. Car la vie serait triste si l'univers n'avait plus de secrets. Par chance, il est si riche que nous n'en aurons jamais fini de l'explorer.

Albert Jacquard. Entretien imaginé par Marie-José Auderset. C'est quoi l'intelligence ? Paris: Seuil, coll. Petit Point, 1989, pp. 18-19.